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Il y a un
an, R7a rencontrait Hervé
LOPEZ, directeur de Cinéalternative, il nous faisait
déjà part d'inquiétudes confirmées aujourd'hui.
Cinéalternative est en effet menacé de fermer ses
portes pour cause d'un manque de moyens, pourtant, l'initiative
nous semblait louable.
Nous vous proposons aujourd'hui un nouvel entretien avec Hervé
Lopez réalisé par l'auteur du texte ci-contre : Simon
Vautier (Etudiant au Conservatoire Libre du Cinéma Français)
:
Lire le nouvel entretien (Format PDF)*
Lire l'entretien archivé, réalisé par R7a en
juin 2002
*Pour lire les fichiers PDF, vous devez avoir "Acrobat
Reader" à télécharger gratuitement sur
www.adobe.fr
Si vous souhaitez défendre
Cinéalternative, envoyez vos messages de soutien à
l'adresse : regretseternels@
cinealternative.com
Pour
soutenir Cinéalternative, nous avons mis en ligne les principaux
évènements organisés
au mois d'avril, parmis eux une rétropestive du festival
de Clermont Ferrand !!
Consulter
les évènements
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Dernier cinéma d'Art & Essai du
quartier de la République à Paris, le Cinéalternative
fut fondé dans le but de revaloriser le court-métrage
et de lui offrir un lieu régulier de diffusion. Menacée
de fermer faute de soutiens suffisants, l'association livre aujourd'hui
son dernier combat et lance un ultime appel aux pouvoirs publiques.
Le Cinéalternative est un cinéma associatif que l'on
pourrait qualifier " d'utilité publique ". C'est
à ce jour le seul cinéma entièrement voué
à la défense et à la diffusion du court-métrage.
Créé grâce à des fonds privés,
il se propose en effet de diffuser tous les courts-métrages
qu'il reçoit, sans sélection qualitative. Il répond
ainsi à un besoin énorme puisque les 700 courts métrages
produits chaque année en France étaient jusque là
cantonnés au réseau sélectif des festivals
et, pour les quelques élus, à une diffusion télévisuelle
souvent tardive.
Le cinéma de court-métrage était donc privé
d'exploitation cinématographique régulière
jusqu'à la création inspirée de cette association
par Hervé Lopez, ancien publicitaire, lui-même sensibilisé
à la question par sa propre expérience de cinéaste
: " J'avais conscience des vrais problèmes de diffusion
au niveau du court-métrage parce que j'en avais fait un ".
Et l'action n'est pas vaine : elle rencontre au contraire un succès
colossal auprès des jeunes cinéastes et permet de
diffuser plus de 1500 films en 2002, bientôt 500 en 2003,
prouvant ainsi sa légitimité et sa nécessité.
Aujourd'hui pourtant l'association va fermer
faute de subventions
publiques. Car si la réussite est au rendez-vous du point
de vue des auteurs et des producteurs, le public, encore peu familiarisé
avec le court-métrage, ne fréquente pas suffisamment
la salle pour rendre son activité financièrement rentable.
L'association a donc besoin de subventions. Selon Mr Lopez "
il fallait à ce lieu 300000€ par an pendant 3 ans, le
temps de se pérenniser et de trouver son public. Est ce que
l'avenir du cinéma français, les 700 films produits
chaque année, ne méritent pas que ce pays mette 300000€
dans un projet comme celui-ci ? ".
Le ministère de la culture, le CNC (Centre National de la
Cinématographie) et la mairie de Paris ont répondu
en chur : NON ! Le ministère défend officiellement
le court-métrage mais délègue son action au
CNC. Pour celui-ci, concernant l'exploitation, le court-métrage
doit être noblement considéré de la même
façon que le long ( " par justice " ironise Mr
Lopez). Une salle qui fait des efforts pour accorder une place importante
aux films courts ne sera donc pas d'avantage aidé, y a pas
de raisons. Cette attitude absurde indigne Lopez qui reproche de
plus au CNC " d'avoir fait le pari unique de la programmation
en festival, ce qui a créé un ghetto autour du court-métrage
". En complément de cette incapacité à
défendre une activité créatrice pourtant essentielle
à la santé de la production nationale, la mairie de
Paris a créé sa " Mission Cinéma ",
destinée à soutenir les salles et associations engagées
dans la promotion d'un cinéma indépendant. Pour ce
faire cette mission bénéficie d'un budget de
300000€ ! Soit la somme dont à besoin Cinéalternative
pour survivre mais à partager entre tous les cinémas
et associations de Paris !
Conséquence de cette abandon inavoué de la diffusion
en salle du court-métrage par les autorités publiques,
la fermeture de Cinéalternative était officiellement
prévu pour le 3 avril. Dans une ultime réaction de
résistance, Hervé Lopez et ses bénévoles
ont décidé de prolonger cette expérience unique
d'un mois. Un mois pour convaincre les pouvoirs publiques, trouver
des investisseurs privés ou exclure définitivement
le court-métrage des salles. Dans le contexte actuel de mise
à mort du statut d'intermittent du spectacle, époque
de grand danger pour l'autonomie de la création cinématographique
(activité hélas trop coûteuse), le combat de
cette association prend une valeur symboliquement très importante.
Il n'appartient qu'aux institutions de faire en sorte qu'il ne s'agisse
pas d'une simple utopie.
Simon VAUTIER (Etudiant au Conservatoire
Libre du Cinéma Français)
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