"Si nous pouvons sans conteste soutenir
la proposition d'un statut de "producteur associatif",
le discours sur la spécificité du cinéma
expérimental demeure ambigu."
(Jean-Luc Gonneau / Président de R7a)
On ne peut que louer le courage et l'obstination de structures
qui, avec des fonds de poches souvent percées continue
contre vents et marées à chercher et à
produire des cinémas différents. Expérimental,
disent-ils. Pourquoi pas, mais je préfère différent.
C'est peut-être une amabiguïté du manifeste
: d'un côté, on ne veut pas se constituer en genre,
et de l'autre, on réclame des aides spécifiques.
Celles-ci sont peut-être ou sans doute souhaitables, mais
alors, camarades, assumez votre différence. N'expérimente
pas qui veut, en effet. Ou bien l'expérimentation est
une innovation technologique, ce qui arrive, mais quand même
rarement? Ou bien il s'agit de créations formelles, ou
la plastique serait privilégiées par rapport au
narratif? Ou bien autre chose encore? Ou bien peut-on dire que
le créateur cinématographique, qu'il évolue
dans les salles classiques avec acteurs, scénar, promo
et tout le tintouin ou dans les caves et squats référencées
par nos amis expérimentalistes, expérimente dès
qu'il crée? Foutue bon dieu de sémantique!
Dans les propositions de ce texte intéressant,
si beaucoup proposent des aides spécifiques, ce qui repose
la question du genre, ou du mode de faire, d'autres vlant pour
tout type de production : la reconnaissanced'un statut de producteur
associatif en fait partie. Et je suppose que Résitance
7e Art pouirra soutenir cette proposition. De même, l'accent
mis sur l'aide à la post-production et les modalités
à inventer pour la démocratiser est intéressant.
Bref, le manifeste expérimentaliste continue à
faire bouger les lignes, et c'est tant mieux.
João Silveirinho