Cher Bruce,

Merci d'abord d'avoir pris la plume électronique pour nous transmettre tes critiques. il est vrai que notre site, comme notre association, est un site "de combat" ( intellectuel bien sûr ). Ce n'est pas un hasard si nous avons "Résistance" dans notre titre. Et nous justifions ce combat non pas par l'existence d'un cinéma "familial" ( genre Astérix ) ou "grand public" ou populaire" voire "commercial", mais par le risque que ce cinéma-là n'accapare la totalité des écrans, réduisant la part de création à une portion infinitésimale.

Nous ne nous permettons pas, même si cela démange certains, de porter un jugement sur tel ou tel film. Chaque film a nécessité du travail et de l'énergie, qui méritent le respect. Ce que nous mettons en cause, c'est la concentration de plus en plus forte des moyens de production, de diffusion, d'exploitation entre quelques mains dont les intérêts ne sont même plus, comme ce pouvait être le cas du temps des magnats mythiques de l'âge d'or hollywoodien, passionnés par le cinéma, mais par uniquement par l'argent - et le pouvoir - que celui-ci véhicule.

Essayons donc d'être clairs ( et si nous ne le sommes pas suffisamment, ta critique touche juste ) : nous n'avons rien à redire sur le fait que des familles ou des individus aillent voir Astérix, la Guerre des Etoiles, Titanic ou Taxi 15. Mais nous voulons que d'autres films, qui intéressent parfois, mais pas toujours, des publics moins nombreux puissent continuer d'avoir accès aux écrans et aux médias. Cela devient difficile lorsque les salles se concentrent dans quelques grands groupes, lorsque la critique cinématographique voit son espace réduit au profit du marketing ou du publi-reportage des grosses productions, lorsqu'un film soit simultanément sur près d'un millier d'écrans : quelle place alors pour les autres ? Et subsidiairement, cela ne transforme-t-il pas un tel film en produit éphémère, même si son succès public est important, alors qu'un film, même "commercial" est aussi une œuvre de l'esprit.

Tu nous suggères, afin de clarifier notre propos, de définir ce que nous entendons par "cinéma d'auteur". Et la aussi, tu touches juste. d'autant plus que nous n'aimons guère ce terme, que nous employons parfois faute de mieux. Ce que nous voulons défendre est plutôt un cinéma de création, un cinéma original ( par ses idées, ou par ses innovations techniques, ou par son origine géographique.... ) et capable d'être indépendant des puissances d'argent. Cette indépendance, nous le savons bien, est toujours relative, car faire du cinéma a un coût. Mais un espace doit exister pour exprimer la diversité des idées, des styles, des cultures. C'est cet espace que nous défendons.

Cela ne resoud pas ta question sur le cinéma d'auteur, ce concept si français et d'une certaine façon devenue lieu commun.
Il est peut-être temps de le revisiter. Voilà un bon thème de débat pour R7A et ses amis.

Jean-Luc GONNEAU

Cher Bruce,

Un premier film d'auteur peut révéler un certain génie pour qu'on puisse voir l'évolution des films suivants du même auteur. Il y a des gens qui sont en avance sur tout le monde. Si leur réelle passion est le cinéma, pourquoi tu crois qu'une grosse production accepterait de voir très loin pour comprendre le ou les messages d'enfer que le nouveau cinéaste veut faire passer vu que ce ne sera pas forcément commercial vu qu'intellectuellement, comme tu disais, beaucoup ne vont pas suivrent ou comprendre.

Un film si tu ne l'as pas compris (je ne parle pas de goût cinématographique), tu dois le revoir, en parler, le décortiquer pourquoi pas, le voir une deuxième fois avec des gens différents. Prend l'exemple de
David Lynch, quand sa série Twin Peaks était passée il y a 20 ans environ, la très forte influence du surnaturel était présente, tu crois que tout le monde avait pigé ? Certaines personnes le revoient maintenant, elles le comprennent beaucoup mieux. C'est ça l'évolution cérébrale et spirituelle. Au moins comprendre une fois dans sa vie, ce qu'une autre personne qui a pigé avant beaucoup d'autre, a voulu dire et expliquer. Ca amène la tolérance, ce dont notre société a tant besoin.

Nous sommes là (je dis nous car je veux devenir cinéaste et il n'y a que
dans cet univers que je me ressens pleinement (j'ai des scénarii "bien sûr géniaux" de courts métrages en quête de production) pour améliorer ce monde où la destruction cérébrale et autres voudraient devenir mode. Que cela donne des idées aux politiciens, aux parents pour l'éducation, aux profs, aux biologistes, aux gens pour qu'ils reprennent espoir, etc... nous ferons toujours des films, on aura toujours des idées renversantes pour que les gens comme toi et les autres puissent prendre leur pied pendant une heure et demie et qu'ils puissent solutionner certains points de leur vie, je parle d'ouverture d'esprit, de donner des idées, au moins faire voir que cela peut exister, rire, émouvoir. Ce qu'on a tous besoin...

Moi-même, j'ai des idées très originales dans le sens, ça ne s'est jamais vu et j'ai besoin pour plus tard de salles comme résistance avec cette mentalité pour pouvoir faire dans le futur comme un pied de nez aux producteurs qui auraient refusé de produire mes films. Ca aura du succès mais ils n'avaient pas penser assez fort humainement donc le bénéfice ira à ceux qui auront eu l'intelligence du cœur. Il y a quand même une autre intelligence que celle du fric.

Les gens sont assés robotisés comme ça (moutons cérébraux) pour ne pas leur faire voir autre chose que d'avaler des choses toutes établies. J'entends par là, par exemple des solutions fortes contre le racisme menant à la religion, les gros prods n'accepteront pas de produire car ça va déranger vu qu'on irait au bout des choses. Je m'excuse, là c'est moi qui ne vais pas jusqu'au bout des choses, je reviendrai à mon encre électronique plus tard pour donner des exemples de films que tu pourras louer ou voir en salle (comme Résistance 7ème Art) et si ça te branche, on en discutera.

"Les films commerciaux" sont une culture, "les films d'auteur" en sont carrément une autre. Je t'assure qu'il faut vraiment les deux pour ne pas sombrer dans un fainéantisme cérébral, les gens n'arrivent même plus à penser. C'est vraiment un acte humanitaire de pouvoir et vouloir diffuser des films qui ne resteront pas dans "le tiroir" pour qu'au moins certains aient le mérite d'être vu.

Je dois m'absenter mais comme a dit Jean-Luc Gonneau, le cinéma coûte très cher et grâce à lui, en attendant de voyager partout et/ou de rencontrer toutes les ethnies du monde et de subir les coïncidences qui te feront comprendre plus vite des situations, tu peux voir les œuvres de ceux qui ont vécu des choses bien avant toi et qui ont su les rendre en image. T'inquiète pas, je suis franche autrement, on ne peut avancer sur rien et les "robots" comme je disais tout à l'heure, vont encore plus se multiplier alors please... Plus on est de fous, plus on rit, et aussi plus on est de francs plus on fait avancer les choses et maintenant les montagnes se rencontrent. C'est là que la vie est belle.

Bonne journée à tous et excellent écran,
Marie-Laure Darblade