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>> FICHE TECHNIQUE
Réalisateur,
scénariste et image : Joel Cano Assistants réalisateur
: Omar Cano et Stéphan Weitzel Montage : Adeline Yoyotte-Husson Montage
son : Laurent Bailly Mixage : Alvaro Gramigna Direction artistique
: Stéphan Weitzel Producteurs associés : Miguel Baena,
Philippe Joguet Producteurs exécutifs : Cuba Omar Cano, Stéphan
Weitzel Producteur exécutif France : Igor Guskov Musique
: Joel Cano Production : Les Films du Requin/Cyriac Auriol Joel
Cano, MÉLANGE/Michel Reilhac, SINTRA/Rosanna Seregni
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FICHE ARTISTIQUE Maria
: Orisel Gaspar Nieves : Eruadyé Muñiz Norma
: Ludmila Alonso-Yodu Marisol : Ingrid González Antonia
: Xiomara Palacios Mercedes : Mercedes Morales La mora : Alcides
Alvarez El nene : Omar Cano
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SITE OFFICIEL
www.7dias7noches.com
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SORTIE
NATIONALE : le 14 juillet 2004 >>
Distribué
par "Shellac" >>
SYNOPSIS
Siete días, siete noches, à travers les
portraits croisés de trois femmes, une plongée sans concession dans
le Cuba daujourdhui.
>> ENTRETIEN
AVEC JOEL CANO
Filmer à Cuba est-il un acte subversif ?
Chez nous, tout discours esthétique qui séloigne
de la voie officielle est un crime moral, voire antipatriotique.
Comme tout est interdit, tout est délit. Mon film, par son
approche de la réalité va à lencontre
de la facture de films actuels produits à Cuba, alors quil
essaie seulement de renouer avec la sensibilité libertaire,
fraîche et exaltée des films des années 60,
où tous les moyens étaient bons pour raconter une
histoire.
Dans une production européenne, seul compte laspect
économique. À Cuba, il faut ajouter la politique et
lidéologie qui contaminent toutes les décisions.
Et pour éviter dêtre bridé, le seul moyen
possible est de rentrer en marginalité, et de ce fait en
subversion. Être un héros de la culture ce nest
pas mon credo, mais, de fait, réaliser un film comme Siete
días, siete noches revient à commettre un acte subversif.
Pourriez-vous nous parler du caractère insulaire de Cuba
?
« Cest la maudite circonstance de leau partout
», disait Virgilio Piñera, un des plus grands écrivains
cubains. Lîle et ses habitants sont les prisonniers
de cette territorialité consciente. En apparence une île
na pour frontière que lhorizon, pourtant il ny
a pas de ligne de fuite.
À lintérieur de Cuba, nous sommes conscients
de notre impossibilité à pouvoir nous en extraire.
Nous fantasmons sur létranger. Il existe une curiosité
exacerbée envers lui, un désir déchapper
à une sorte de consanguinité historique produite par
lenfermement. Il est vrai aussi que notre vie, et nos actes
sont rythmés par le son des vagues. Les Cubains sont façonnés
par cette musicalité perpétuelle. Ce qui est perçu
comme théâtral dans le comportement des personnages
de Siete días, siete noches vient du fait que les gestes
des comédiens portent cette musique des corps livrés
aux rituels de la violence. Rarement notre musique jaillit dans
lallégresse. Elle surgit de nos peines et chagrins.
On fait avec elle une mise en tristesse qui nous rend la joie.
Quelles sont vos influences cinématographiques ?
Elles sont très éclectiques. Jai été
un grand consommateur de cinéma populaire mexicain, argentin,
et nord américain des années 30 et 40, quon
pouvait voir quotidiennement à la télé.Tout
comme les films du néoréalisme italien, les comédies
musicales franquistes, les films de Luis Buñuel qui ont été
les premiers à hanter mes nuits...
Cependant, mes vraies émotions de cinéphile ont été
déclenchées par les grands metteurs en scène
de lEurope de lEst : Einsenstein, Kalatosov, Konchalovsky,Tarkovsky...
Malgré les codes du réalisme socialiste, eux faisaient
léloge de la lenteur. Cette apparente passivité
avait sa foi dans lhomme, dans le temps qui passe, et était
une résistance poétique féroce face à
la dictature qui se croit toujours éternelle. La certitude
dun autre monde possible est venue à moi à travers
ces films pleins de mystère et de visages incroyables...
des poèmes qui se font rares de nos jours.
Votre film a-t-il été très écrit
?
Oui, du point de vue des dialogues, mais aussi par rapport à
la mise en scène, aux gestes, aux éléments
visuels. Rien nest gratuit, même si le style brut du
film laisse penser à une grande spontanéité.
Jai beaucoup répété avec les comédiens
les mouvements de caméra, tel un ballet puisque tout était
tourné en plans séquences. On a travaillé sans
le scénario écrit pour éviter quil ne
tombe aux mains de la police qui nous a interrogé à
plusieurs reprises. Je connaissais les dialogues par cur à
cause du travail de réécriture. Sans la contrainte
du texte écrit, les comédiens, qui étaient
en majorité non professionnels, ont mieux travaillé.
Ce système a été efficace pour trouver un ton
juste et naturel.Toute léquipe sadaptait au moment
que nous vivions.Tout incident était le bienvenu.
Pourquoi ce film sinscrit-il dans une trilogie et pourquoi
avoir décidé de cette forme ?
Mettre en images les aspects de la « cubanité »
contemporaine est un chantier très ambitieux et il ne suffit
pas dun simple long-métrage pour y arriver.
Tout comme il y a trois personnages dans le premier film, les trois
réalisations présenteront trois aspects qui illustrent
notre identité pour mieux la définir. La trilogie
essaie de suivre le trajet existentiel dun cubain : dabord
sa vie à lintérieur dun pays-bocal, puis
dans lintimité dun exilé qui essaie de
chasser les démons du passé de sa mémoire...
et finalement dans la fête, où il sera question de
comédie musicale. Ça sera un trajet de cinéma
vers la joie et vers la beauté. Le salut par lesthétique.
Comment voyez-vous lavenir de Cuba, comment pensez-vous que
votre cinéma évoluera ?
Pour linstant je regarde le présent en essayant de
le comprendre. Je voudrais quon arrive à retrouver
une joie profonde, pas celle quon sert aux touristes, mais
la joie de croire à un avenir possible. Mon cinéma,
ma musique et mon écriture en général vont
saffirmer davantage dans luniversalité et dans
lespoir. Cest aussi le grand défi lancé
à une nation longtemps éloignée du monde :
souvrir à lui enfin. Cela commence chez soi. Une fois
quon trouvera le moyen de mieux faire comprendre ce pays,
de mieux le faire entrer à travers notre art dans le concert
des nations, alors tous les espoirs seront enfin permis. Parfois
jai ce sentiment étrange davoir vécu une
aventure humaine unique ; et là je me dis que personne ne
pourra me croire.
La méthodologie politique de Fidel Castro, et sa liturgie
communiste empruntée à la religion catholique ont
sacrifié des vies entières sur lautel idéaliste
dune société parfaite. Il faudra dorénavant
une redéfinition de lintime, une nouvelle approche
du poétique. Quand tous nos crimes de lesprit seront
racontés, les gens ny croiront pas. Il leur faudra
du temps pour les accepter. Cest pour cela aussi que je fais
du cinéma.
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